Nottingham Guardian - Transat Café L'Or: l'élan retrouvé de Jérémie Beyou

Euronext
AEX -0.3% 968.09
BEL20 -0.1% 4901.97
PX1 -0.82% 8043.33
ISEQ 0.88% 12102.91
OSEBX -0.88% 1604.99 kr
PSI20 -1.19% 8345.23
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -1.03% 3969.96
N150 -1.04% 3678.74
Transat Café L'Or: l'élan retrouvé de Jérémie Beyou
Transat Café L'Or: l'élan retrouvé de Jérémie Beyou / Photo: Loic VENANCE - AFP

Transat Café L'Or: l'élan retrouvé de Jérémie Beyou

Après un Vendée Globe compliqué, Jérémie Beyou a trouvé en Morgan Lagravière le co-skipper idéal pour renouer avec le large et nourrir son envie de gagner. Depuis le départ du Havre, les deux hommes se démènent aux avant-postes de la Transat Café L'Or.

Taille du texte:

"Le bateau est en bon état ! On a les voiles pour aller vite dans les conditions de fin de course. Ca va être une belle bagarre cette dernière semaine", prédit Lagravière. Optimisme conforté par la position de Charal en tête de flotte des Imoca, mardi matin, au coeur de l'Atlantique.

Le Réunionnais de 38 ans a pourtant dû plonger sous le bateau samedi pour décrocher un filet de pêche coincé dans la quille et ralentissant la trace du navire pendant des heures. Mais rien ne semble pour le moment pouvoir entamer le moral des deux marins.

"Son état d’esprit me fait énormément de bien. Il a une façon différente de prendre les choses, moins dans la pression, plus dans le plaisir et la simplicité. Il m’a aidé à relancer la machine", se félicite Jérémie Beyou auprès de l'AFP.

À quelques jours de l'arrivée en Martinique, tout peut encore arriver en Imoca: Macif, 11th Hour Racing et Allagrande Mapei sont à leur poursuite, séparés de quelques dizaines de milles seulement dans les alizés.

- "Vendée Blues" -

Beyou retrouve sur cette course son rôle d'animateur de premier plan, à la hauteur d'un palmarès impressionnant (trois victoires sur la Solitaire du Figaro en 2005, 2011 et 2014 et une Transat Jacques Vabre en 2011).

Au deux tiers du parcours, "c'est plus une course de vitesse et on pense avoir bien progressé sur ce point. On verra bien si ça suffit pour accrocher les meilleurs. En tout cas, la motivation est là", assure le navigateur de 49 ans.

Elle l'avait quelque peu fui. Habitué des places de choix, Beyou a mis du temps à digérer son retour à terre après un cinquième Vendée Globe terminé à la 4e position, "pas le résultat dont il rêvait".

"Quatre ans à tout donner: physiquement, mentalement, technologiquement, humainement. Et derrière, trois mois à bloc. Quand tout s’arrête, c’est un vrai vide. Tu te demandes +What’s next ?+ Et même quand tu le sais, l’atterrissage est brutal", expose-t-il.

"Vidé émotionnellement", "incapable de ressentir pleinement les choses du quotidien", il dit avoir traversé un long "Vendée Blues" au printemps, "une forme de dépression", renforcée par la culpabilité de ne pas pouvoir être présent pour ses proches.

- Repartir en mer -

"Paradoxalement, à ce moment-là, après les sacrifices qu'ils ont faits pour t'accompagner, ils auraient besoin que tu sois présent, mais toi, t’en es incapable. J'ai de la chance de vivre avec des gens compréhensifs", poursuit-il, reconnaissant.

L'arrivée de Morgan Lagravière au sein du projet Charal en mai lui a permis de se relancer sportivement. "Il était frais, plus que moi, et il en avait conscience. Il m'a dit +je sais d’où tu reviens, je sais ce que ça coûte un Vendée. Je vais faire en sorte que tu récupères. Tu peux te reposer sur moi+", raconte-t-il, encore ému.

Spécialiste du double, barreur d'exception et deux fois vainqueur de la Café L'Or (en 2021 et 2023 avec Thomas Ruyant), Morgan Lagravière a "parfaitement" joué son rôle de soutien, en mer comme à terre.

"Je suis très attaché à la dynamique d’une équipe et d’un skipper. Ce qui compte pour moi, c’est de m’inscrire dans une démarche constructive et de donner mon maximum pour permettre au projet de progresser", résume le binôme de Beyou.

Au chantier, l'équipe technique de Charal, en concertation avec les deux navigateurs, a retravaillé les safrans et les foils du monocoque, qui affiche désormais des performances supérieures ou égales à ses principaux concurrents au vent portant.

"Il fallait tourner la page, repartir en mer sur de nouvelles bases", conclut Jérémie Beyou, qui avait retrouvé le sourire sur les quais du Havre à la veille du départ de la plus importante course de l'année.

Y.Byrne--NG