

XV de France: pour Joris Segonds, une première pied au plancher
L'ouvreur Joris Segonds n'a pas failli lors de la courte défaite contre la Nouvelle-Zélande (31-27) samedi,particulièrement exposé parmi les huit Français qui ont connu leur première sélection en raison de son poste et d'une stratégie appuyée sur son jeu au pied.
Pour ceux qui ne suivent le rugby qu'à travers le prisme du XV de France, la présentation des qualités de Joris Segonds pour ses débuts internationaux n'a pas été très longue. Une première longue touche trouvée dès la deuxième minute de jeu et une pénalité à plus de 50 mètres dans l'axe parfaitement tirée pour ouvrir le score quelque temps de jeu plus tard (3-0, 7e).
L'artilleur de Bayonne, titularisé à l'ouverture aux côtés de Nolann Le Garrec, a parfaitement rempli son rôle en envoyant des missiles loin dans le camp néo-zélandais pour donner de l'air à la défense française. Et haut, aussi: plusieurs de ces chandelles n'ont pas été loin d'accrocher le toit du Forsyth Barr Stadium de Dunedin, permettant à ses coéquipiers d'aller disputer le contrôle du ballon, avec quelques succès en première période.
"On sait ce qu’ils vont faire, il faut juste qu'on arrive à les arrêter (...) Ça repose sur un excellent jeu au pied, c’est là-dessus que le XV de France base la majorité de son jeu" a rappelé après le match le sélectionneur néo-zélandais Scott Robertson.
Difficile de lui donner tort, puisque les Français ont tiré 33 fois au pied durant le match, soit en moyenne après trois passes à la main, quand les All Blacks ont attendu en moyenne trois fois plus de passes avant de relancer au pied.
- "gravé à jamais" -
"On voulait s'appuyer sur un bon jeu au pied, Joris il a une longueur qui est assez exceptionnelle (...) il est capable aussi de buter de très loin donc c'est vrai que c'est une vraie arme pour nous", a détaillé après la fin du match Nolann Le Garrec, qui s'est lui occupé des autres coups de pied, plus proche des perches.
"Il a un certain vécu" dans le XV de France avait justifié Fabien Galthié au moment de l'annonce de la composition d'équipe. "C'est son heure, il mérite d'attaquer avec nous."
A 28 ans, la Nouvelle-Zélande n'est pas la première tournée de l'ancien joueur du Stade français: il avait déjà été du voyage en Australie et en Argentine, sans jouer la moindre minute en match officiel. Il avait participé au match contre l'Uruguay à l'été 2024, mais il ne comptait pas comme une sélection.
"C'était un rêve d'enfant", a-t-il expliqué juste après le match au micro du diffuseur Canal+. "Je ne réalise pas encore. C'est frustrant mais en même temps on est tellement fier d'avoir rivalisé avec cette équipe des Blacks."
Comme lui, sept joueurs sont repartis avec une cape, symbole de leur arrivée dans le famille des internationaux du XV de France. Loin d'être pris par l'enjeu.
"On était beaucoup de premier capés, une équipe assez inexpérimentée. Aujourd'hui je retiens l'état d'esprit, qui était magnifique. Ca restera gravé à jamais", a continué Segonds après la rencontre.
Tout n'a pas été parfait pour le Bayonnais, qui a eu un peu de déchets dans ses interventions défensives, notamment sur le deuxième essai des Blacks. Mais c'est à l'image des Bleus qui, sur leurs nombreux plaquages, en ont manqués 10%, ce dont ont bien profité les All Blacks avec pas moins de onze franchissements, contre trois pour les Bleus.
Des marges de progression pour que la deuxième cape, sans doute dès la semaine prochaine à Wellington, soit encore meilleure que la première.
O.Somerville--NG