

Merz va demander à l'UE de prêter à l'Ukraine 140 milliards d'euros garantis par des avoirs russes
Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé jeudi qu'il proposera la semaine prochaine, lors d'un sommet de l'UE, un plan pour prêter à l'Ukraine 140 milliards d'euros, garantis par des avoirs russes.
Devant les députés allemands, il a appelé à utiliser les avoirs de la Banque centrale russe, gelés depuis l'invasion de février 2022, pour accorder à l'Ukraine "un total de 140 milliards d’euros de prêts sans intérêt", qui seront utilisés exclusivement pour financer l'effort de guerre du pays.
"Versés par tranches, (ces prêts) garantiraient la capacité de résistance militaire de l'Ukraine pour des années, si nécessaire", a-t-il insisté dans un discours à la chambre basse du Parlement, consacré au sommet des 22-24 octobre.
Trois ans et demi après l'invasion de l'Ukraine, l'UE débat encore de la manière dont peuvent être utilisés les 210 milliards d'euros de la Banque centrale russe gelés par les sanctions européennes.
Car les Européens ne veulent pas les utiliser directement, craignant de créer un précédent qui minerait la confiance dans l'euro et mettrait en danger des actifs européens à l'étranger.
Selon M. Merz, Kiev ne devra rembourser les crédits qu'après avoir touché des réparations russes, et ce n'est aussi qu'à cette condition que la Russie pourrait récupérer à terme son argent.
Ce plan rejoint celui de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait lancé l'idée d'un prêt à l'Ukraine, remboursable après versement de réparations.
M. Merz a reconnu que ce ne sera pas "anodin" de créer un mécanisme juridique viable, mais selon lui le président russe Vladimir Poutine doit ainsi comprendre que "notre soutien à l'Ukraine ne va pas s'arrêter, mais qu'il s'accroit".
Quelque 210 milliards d'euros d'avoirs de la Banque centrale russe sont immobilisés dans l'UE, et une grande partie de ces avoirs, soit quelque 185 milliards d'euros sont ou vont arriver à maturité cette année et sont donc disponibles sous forme liquide, selon un document de la Commission remis aux 27, dont l'AFP a obtenu une copie en septembre.
W.P.Walsh--NG