Nottingham Guardian - Présidentielle en Roumanie: Simion vs Dan, le tribun face au mathématicien

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Présidentielle en Roumanie: Simion vs Dan, le tribun face au mathématicien
Présidentielle en Roumanie: Simion vs Dan, le tribun face au mathématicien / Photo: Daniel MIHAILESCU, Mihai Barbu - AFP

Présidentielle en Roumanie: Simion vs Dan, le tribun face au mathématicien

L'un est expansif, l'autre sur la réserve. Au-delà de visions politiques divergentes, tout oppose les protagonistes du second tour de la présidentielle en Roumanie: George Simion, chef du parti nationaliste AUR, et Nicusor Dan, maire centriste de Bucarest.

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Les deux hommes s'affronteront le 18 mai pour décrocher le poste suprême, influent en politique étrangère.

George Simion, le candidat MAGA

Le député de 38 ans, déjà candidat lors du scrutin du 24 novembre annulé sur fond de soupçons d'ingérence russe, s'était fait voler la vedette par l'inattendu Calin Georgescu, recueillant moins de 14% des voix.

Un score qu'il a quasiment triplé dimanche (40,9%) jonglant entre une campagne en ligne, la visite des marchés locaux et des voyages à l'étranger auprès d'une diaspora acquise à sa cause.

Cet admirateur de Donald Trump, qui a assisté à l'investiture du président américain en janvier, se rêve en président MAGA, du nom du slogan trumpien "Make America Great Again", affiché parfois sur ses casquettes.

Son ambition: renforcer les liens avec les Etats-Unis et participer à une alliance souverainiste au sein de l'UE aux côtés de l'Italienne Giorgia Meloni, son autre modèle.

L'air sûr de lui, chemise blanche immaculée, ce père d'un petit garçon s'est fait connaître par des prises de position radicales contre les restrictions anti-Covid.

Il a modéré son discours officiel ces derniers mois et maîtrise parfaitement les codes des réseaux sociaux, partageant coulisses et intimité familiale avec ses 1,4 million d'abonnés sur TikTok.

Refusant l'étiquette d'extrême droite, il crie régulièrement à la "fraude" électorale, reprenant une rhétorique non étayée chère au milliardaire républicain.

Après la décision de la Cour constitutionnelle d'invalider l'élection puis d'exclure M. Georgescu, il s'était insurgé contre un "coup d'Etat".

Il a refusé de participer jusqu'ici aux débats télévisés "par respect du peuple" et a promis de porter son ex-rival au pouvoir en cas de victoire.

S'il a qualifié le président russe Vladimir Poutine de "criminel de guerre" et vante le rôle défensif de l'Otan, ce détracteur des "absurdes politiques de l'UE" veut réduire l'aide aux réfugiés ukrainiens et s'oppose à tout soutien militaire.

Il fait l'objet d'une enquête du parquet pour incitation à la violence après avoir dit vouloir "écorcher vifs sur la place publique" les responsables ayant évincé Georgescu.

Nicusor Dan, le réformateur pro-européen

A 55 ans, le maire de Bucarest a décidé après "le choc" de novembre de se lancer dans l'arène en espérant pouvoir incarner le renouveau pro-européen.

Ce diplômé en mathématiques de la Sorbonne a d'abord milité contre le développement urbain illégal avant de bifurquer vers la politique, une carrière qui l'accapare trop au goût de sa fille, raconte à l'AFP ce père de deux enfants.

Elu depuis 2020 à la tête de la capitale, il se vante d'avoir modernisé le système de chauffage et les installations sportives, tout en sauvant la ville de la faillite.

Il s'est vu en homme providentiel après avoir constaté que l'ascension de l'extrême droite était en grande partie due au rejet d'une classe politique "corrompue" et "arrogante", aux manettes depuis la fin du communisme.

"Une Roumanie honnête": avec ce slogan, Nicusor Dan se veut l'homme du "changement" sauf dans le soutien à l'Ukraine et l'engagement occidental.

Une carte qu'il met en avant pour l'emporter dans deux semaines face à "l'isolationniste" George Simion.

Tout heureux à l'annonce de sa qualification au second tour avec quasiment 21% des voix, il a longtemps échangé dimanche soir avec ses supporters, par contraste avec son adversaire qui a préféré diffuser un message vidéo, snobant les médias venus sur place.

Même s'il se dit réformateur, il ne prend pas position sur les sujets LGBT+, dans un contexte hostile en Europe centrale et orientale. Et ses détracteurs lui reprochent son manque d'aplomb, des vidéos TikTok moquant ses propos hésitants.

S.Dennehy--NG