L'ouragan Melissa se dirige vers les Bermudes, au moins 20 morts à Haïti
L'ouragan Mélissa, qui a fait au moins 20 morts en Haïti, dévasté des régions entières de la Jamaïque et inondé Cuba, doit toucher les Bermudes jeudi après une course de plusieurs jours dans les Caraïbes.
"Melissa devrait toucher l'île (des Bermudes) plus tard aujourd'hui et ce soir", indique dans son dernier point le centre national américain des ouragans (NHC), qui fait état de vents mesurés à 165 kilomètres par heure et de possibles "inondations côtières".
Les autorités de l'archipel des Bahamas ont en revanche "annulé l'alerte ouragan" pour les Bahamas centraux et méridionaux, tout comme pour les îles Turques-et-Caïques.
Depuis mercredi, Cuba nettoie ses rues inondées et jonchées de débris. Machettes à la main, des voisins de Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays, se sont entraidés mercredi pour dégager les rues jonchées d'arbres et branchages, a constaté l'AFP.
Le toit de la maison de Mariela Reyes s'est envolé pour se fracasser dans la rue. "Ce n'est pas facile de perdre tout ce qu'on a. Le peu qu'on possède", a soupiré cette femme de 55 ans, découragée.
- "Destruction immense" -
Le président cubain Miguel Diaz-Canel a indiqué que l'ouragan avait causé des "dégâts considérables", sans annoncer de bilan humain.
A Haïti, pas directement frappé par l'ouragan mais sévèrement touché par de fortes pluies, au moins 20 personnes, dont 10 enfants, sont mortes et 10 ont été portées disparues, selon le directeur général de la Protection civile, Emmanuel Pierre.
Trois personnes sont mortes au Panama, trois en Jamaïque et une en République dominicaine.
L'ouragan Melissa était le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.
"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston par vidéo Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes, dont la Jamaïque.
"Des gens sont dans des abris à travers le pays (...). Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant", a-t-il ajouté, évoquant un million de personnes touchées.
"Restez forts. Nous reconstruirons, nous nous relèverons", a promis sur X le Premier ministre de Jamaïque, Andrew Holness.
Dana Morris Dixon, ministre de l'Éducation et de l'Information, a indiqué que les dégâts étaient "importants dans l'ouest de la Jamaïque" mais a souligné que la capitale Kingston n'avait "pas été gravement endommagée".
Desmond McKenzie, ministre des Collectivités locales, a pour sa part relevé "qu'au milieu de tout cela, un bébé (avait) été mis au monde en toute sécurité dans des conditions d'urgence. Il y a donc (...) un bébé Melissa".
- "Rappel tragique" -
Progressivement, l'aide étrangère a commencé à affluer.
Les Etats-Unis ont "envoyé des équipes de secours et d'intervention dans les zones touchées, ainsi que des fournitures vitales", a indiqué sur X le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio.
Le Royaume-Uni va fournir une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés, selon son ministère des Affaires étrangères.
La tempête "nous rappelle qu'il est de plus en plus urgent de rétablir l'équilibre et l'harmonie de la nature", a estimé le roi Charles III dans un message sur les réseaux sociaux.
Le secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique a pour sa part évoqué la grande conférence climatique des Nations unies COP30, dans quelques jours au Brésil.
"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a rappelé Simon Stiell, lui-même originaire de l'île de Carriacou (Grenade), frappée l'an dernier par un ouragan.
Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des ouragans (ou cyclones ou typhons) augmente, avec des vents plus violents et des précipitations plus importantes. Ce n'est pas le cas du nombre total de cyclones, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.
burs-cha-vla-adm-dla/pt
C.Queeney--NG