Plus de 1,7 million d'élèves soumis à une forte "pression pesticide", selon un baromètre
Plus de 1,7 million d'élèves sont scolarisés dans un établissement "soumis à une pression forte" aux pesticides "dans un rayon de 1.000 mètres", selon un baromètre publié jeudi, coordonné par Le Monde et une dizaine d'experts, qui "n'est pas un indicateur de risque".
Ce "baromètre de la pression pesticides autour des établissements scolaires", présenté comme une "cartographie inédite", a été "conçu pour éclairer le débat public" et "non comme un diagnostic toxicologique ou sanitaire", prévient le quotidien.
Selon les chiffres, "au moins 1,76 million d’élèves (environ 15 % des effectifs, hors outre-mer) sont scolarisés dans des établissements soumis à une pression forte dans un rayon de 1.000 mètres - comme si chacun des 314 hectares entourant l'école avait reçu au moins un traitement de pesticides à pleine dose par an".
D'après le journal, "un site scolaire sur quatre est concerné par une telle exposition potentielle."
Ce baromètre est construit à partir du registre parcellaire graphique et de l'indice de fréquence de traitement (IFT) associé aux cultures présentes dans un rayon de 1.000 mètres autour de chaque école, collège ou lycée, géolocalisés grâce à la base de données de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN).
Les cartes révèlent une "pression pesticides" hétérogène, avec des établissements moins exposés en zone urbaine et particulièrement exposées dans les bassins viticoles, les plaines céréalières ou les secteurs d'arboriculture fruitière.
L'IFT "est utilisé comme indicateur de pression d'usage des pesticides, et non comme indicateur de risque sanitaire ou d'impact environnemental", prévient la méthodologie détaillée.
"Cela ne signifie pas que chaque enfant est en danger", précise Karine Princé, chargée de recherche au centre d'écologie et des sciences de la conservation du Muséum national d'histoire naturelle, citée par le Monde.
Mais, selon elle, "cela montre que réduire l'usage des pesticides autour des écoles doit devenir une priorité, et que des politiques publiques plus ambitieuses sont nécessaires pour protéger les enfants là où ils vivent et apprennent."
En septembre, l'étude PestiRiv, menée par Santé publique France et l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), a conclu que les riverains des vignes étaient plus imprégnés par les pesticides que les autres Français, avec une surexposition des enfants de 3 à 6 ans.
N.Handrahan--NG