Nottingham Guardian - Dermatose: la mobilisation enfle dans le Sud-Ouest, appel à "l'apaisement" de Genevard

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Dermatose: la mobilisation enfle dans le Sud-Ouest, appel à "l'apaisement" de Genevard
Dermatose: la mobilisation enfle dans le Sud-Ouest, appel à "l'apaisement" de Genevard / Photo: Matthieu RONDEL - AFP

Dermatose: la mobilisation enfle dans le Sud-Ouest, appel à "l'apaisement" de Genevard

Une semaine après les premières protestations devant une ferme ariégeoise, la mobilisation contre la gestion de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) continue d'enfler mercredi, avec de nombreux axes routiers et ferroviaires bloqués dans le Sud-Ouest, malgré l'appel à "l'apaisement" de la ministre de l'Agriculture.

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Mercredi matin, dans l'Aude, une trentaine de tracteurs, drapeaux des Jeunes agriculteurs et de la Confédération paysanne flottant au vent et emmenant avec eux des bennes chargées, ont emprunté l'autoroute A61 à Narbonne, pour rallier Carcassonne, à 70 km de là, où trois autres cortèges ont convergé vers la préfecture, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Notre confiance envers les services de l'État a été rompue. Mercosur, PAC, rémunération, taxe carbone, gestion de l'eau: tous les ans, on subit des problèmes de plus en plus gros. Y'en a marre", ont déclaré des représentants des Jeunes agriculteurs.

L'A61 est déjà bloquée depuis mardi en direction de Toulouse au niveau de Villefranche-de-Lauragais, en Haute-Garonne. "On a dormi sur place et on continue, on change rien", a déclaré à l'AFP Dorian Biffi, membre des Jeunes agriculteurs 31. "On est pas là que pour la DNC, il y a tout le reste: le Mercosur, la taxe engrais et la PAC 2027", a-t-il poursuivi.

Depuis mardi, ils empêchent également, au même endroit, la circulation des trains entre Toulouse et Narbonne, sur l'axe Bordeaux-Marseille. "Aucune prévision de reprise des circulations n'est envisagée", selon SNCF Voyageurs.

- "A l'approche de Noël" -

Chaque jour, de nouvelles mobilisations surviennent, notamment dans le Sud-Ouest, où à Carbonne des agriculteurs ont passé une cinquième nuit sur l'autoroute A64 et où l'A20, l'A63, et l'A89 sont bloquées par endroits. Le ministère de l'Intérieur a relevé mardi 75 actions sur le territoire, contre 45 la veille et 27 dimanche.

"J'ai demandé aux préfets de gérer ce mouvement avec souplesse et tact. On encadre et on évite les dégradations", a indiqué le ministre de l'Intérieur Laurent Nunez sur France Info.

Mercredi matin, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a appelé "l'apaisement à l'approche de Noël" face aux manifestations et blocages routiers qui perdurent, alors que les agriculteurs ont fait part de leur intention de rester au-delà des fêtes "s'il le faut".

Mardi soir, elle a précisé que 750.000 bovins seraient vaccinés "dans les semaines qui viennent" dans le Sud-Ouest: une proposition qui ne convainc pas certains syndicats comme la Coordination rurale, la Confédération paysanne, ou plus localement en Occitanie, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs.

"Le gouvernement joue du violon en ce moment. Ils restent sur leur position, qui est l'abattage total. Nous, on est contre", a rappelé Mathieu Vinel, producteur de céréales présent mardi soir sur un barrage sur l'A20 au sud de Cahors (Lot), où une quarantaine de personnes ont dormi sur place selon la CR 46.

Le préfet du Gers, Alain Castanier, a annoncé mercredi qu'il déposerait une plainte après que "de nombreux déchets et du lisier" ont été déversés, dans la nuit, devant et sur la préfecture à Auch. Il a condamné des "exactions inacceptables".

- "Pas assez" -

"On prend la bonne direction, mais ce n'est pas assez", a estimé sur le blocage de l'A63 Vincent Collineau, éleveur à Monségur et coprésident de la CR 33, qui craint de ne pas "trouver des vaches" pour repeupler si son troupeau devait être abattu.

Depuis l'apparition de la maladie en juin en Savoie, l'État tente de contenir la propagation du virus en se basant sur "trois piliers": l'abattage systématique dès la détection d'un cas, la vaccination dans la zone concernée et la restriction de mouvements des bovins.

Mardi, Annie Genevard a annoncé une extension de la zone vaccinale, qui concernait jusqu'ici huit départements du Sud-Ouest, à l'Hérault et au Tarn.

La campagne de vaccination va mobiliser des vétérinaires de toute la France et de tous horizons (de l'État, libéraux, retraités, militaires), a-t-elle précisé.

Elle a également annoncé la création d'un fonds de soutien de plus de 10 millions d'euros destiné aux petits éleveurs, pour compenser les pertes de cheptel, les pertes économiques et la désinfection des installations.

Au total, 114 foyers de DNC ont été recensés en France depuis juin, dont 26 en Occitanie. La ministre a évoqué un foyer supplémentaire sur RTL mercredi matin, son cabinet précisant que ce cas avait été localisé dans les Pyrénées orientales et que le troupeau de deux vaches a été abattu mardi. Plus de 3.300 bêtes ont été euthanasiées sur un cheptel de quelque 16 millions de bovins.

bur-kal-mdz-bdu/chv/abx

D.R.Megahan--NG