

Wall Street ouvre en baisse après la perte du triple A de la dette américaine
La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, plombée par l'abaissement de la note de la dette américaine par l'agence Moody's et alors que persistent les incertitudes quant à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.
Vers 14H10 GMT, le Dow Jones était proche de l'équilibre (-0,03%), l'indice Nasdaq reculait de 0,39% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 0,29%.
La perte du triple A "a attiré l'attention du marché, alors que la journée était relativement dépourvue de catalyseurs", indique auprès de l'AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
"Dans ce contexte, il convient de faire preuve d'un peu de prudence à l'aube de cette nouvelle semaine", estime l'analyste.
Pour la toute première fois, Moody's a retiré vendredi à la dette américaine sa note maximale de AAA et l'a rétrogradée à AA1, s'inquiétant du gonflement de la dette américaine. La note a été assortie d'une perspective stable.
Les agences Standard and Poor's Global Ratings et Fitch avaient déjà privé les États-Unis de leur note maximale, respectivement en 2011 et en 2023.
"D'un point de vue technique, ce n'est pas une grande surprise (...) mais cela montre bien le travail qui doit être fait pour commencer à réduire le déficit" américain, note M. Hogan.
Moody's a également remis en question "la proposition de loi budgétaire actuellement en discussion" au Congrès américain.
Ce mégaprojet, cher à Donald Trump, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d'impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.
Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d'autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.
La rétrogradation de la part de Moody's est un "indicateur à retardement", a réagi pour sa part dimanche le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, rejetant la faute sur l'administration Biden, tout en exemptant la politique budgétaire de Trump.
Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt des emprunts d'Etat américains à dix ans se tendait, à 4,52%, contre 4,48% vendredi en clôture.
A 30 ans, avant la clôture, il a brièvement dépassé les 5%, avant de retomber à 4,99%.
Le marché n'attend pas d'indicateur majeur cette semaine. Les investisseurs se préparent toutefois à accueillir, entre autres, l'indice PCE — indicateur d'inflation privilégié par la banque centrale américaine (Fed) — à la fin du mois.
A la cote, la salve de droits de douane lancée par le président américain continue de peser sur certaines entreprises, malgré la trêve commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.
La chaîne d'hypermarchés Walmart glissait de 1,09% à 97,16 dollars après que Donald Trump a publiquement appelé l'entreprise à "absorber" l'augmentation des coûts engendrée par ses droits de douane.
"Compte tenu de l'ampleur des droits de douane, même aux niveaux réduits annoncés cette semaine, nous ne sommes pas en mesure d'absorber toute la pression", a déclaré Doug McMillon, le patron du groupe.
Target, concurrent de Walmart, perdait aussi du terrain (-0,29% à 98,34 dollars).
Le laboratoire Regeneron Pharmaceuticals reculait (-0,93% à 588,77 dollars) après avoir annoncé un accord de rachat avec la société de tests génétiques américaine 23andMe, qui avait déposé le bilan en mars.
Toujours côté laboratoire, Novavax s'envolait (+11,37% à 7,48 dollars) à la suite de l'autorisation complète par l'Agence américaine du médicament (FDA) d'un vaccin contre le Covid-19.
Le géant agroalimentaire Pepsico perdait 0,26% à 131,64 dollars après avoir annoncé la finalisation du rachat de la marque de soda à faible teneur en sucre Poppi pour environ 1,95 milliard de dollars.
G.Lomasney--NG