

Vatican: deuxième jour de conclave et d'attente de la fumée blanche
Les cardinaux chargés d'élire le nouveau pape tiennent jeudi leur deuxième jour de conclave au Vatican, où fidèles et curieux commençaient à affluer dans la matinée pour surveiller la cheminée d'où sortira la fameuse fumée annonciatrice du résultat du vote.
"C'est exceptionnel, on ne vit ça qu'une fois dans sa vie, je ne pense pas que j'aurai la chance de connaître un événement pareil de nouveau", affirme à l'AFP Paul O'Flynn, 72 ans, un Irlandais venu de New York, qui cherche à localiser au loin la fine cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine.
Paolo Cabrera, 40 ans, en lune de miel avec sa femme Cynthia, est prêt à passer toute la journée sur la place Saint-Pierre "pour voir la fumée blanche". "En tant que Philippins, nous aimerions voir le cardinal (Luis Antonio) Tagle (élu) bien sûr, mais n'importe qui nommé par Dieu et nous serons heureux!", affirme-t-il.
Mercredi soir ils ne sont pas parvenus à s'entendre sur un nom, lors de l'unique tour de scrutin organisé après le début du conclave. Un scénario attendu, le premier tour servant surtout à jauger les forces en présence, mais qui a suscité la déception des milliers de fidèles ayant patienté plus de trois heures sur la place.
Si un nom recueille une majorité des deux tiers, soit 89 voix, le monde en sera immédiatement informé grâce à une fumée blanche qui s'échappera de la cheminée.
Dans le cas contraire, une fumée noire sera émise tous les deux tours de scrutin - c'est-à-dire vers 12H00 (10H00 GMT) et vers 19H00 (17H00 GMT).
La durée du conclave est difficilement prévisible, mais à titre de comparaison il avait fallu deux jours pour élire Benoît XVI en 2005 et François en 2013.
Avec un nombre d'électeurs record venus de quelque 70 pays dont 15 sont représentés pour la première fois, comme Haïti ou le Cap-Vert, ce conclave s'annonce particulièrement ouvert.
- "Compromis" -
"Les alliances se créent, se mélangent et se défont", assure jeudi le quotidien italien Corriere della Sera, tandis que Il Messaggero titre sur des cardinaux "à la recherche d'un souverain pontife d'union".
Dans ce qu'il qualifie de "référendum" sur l'Italien Pietro Parolin, La Stampa estime pour sa part que "les premiers votes au Conclave deviennent un décompte sur le secrétaire d’Etat. Si les scrutins se prolongent au-delà de demain (vendredi), il faudra que des candidats de compromis concilient progressistes et conservateurs".
Le conclave, cérémonial extrêmement codifié, a débuté avec une prière des cardinaux qui ont ensuite juré en latin, la main posée sur l'évangile, de garder un secret absolu, sous peine d'excommunication (c'est à dire une exclusion de la communauté chrétienne).
Ils se sont ensuite enfermés face à la fresque majestueuse du Jugement dernier de Michel-Ange, dans une chapelle Sixtine à l'isolement drastique: aucun téléphone portable n'est autorisé, et les réseaux de télécommunication sont coupés entre les murs de la Cité du Vatican.
Mercredi, des milliers de curieux et fidèles avaient attendu jusqu'à la tombée de la nuit l'issue du scrutin.
Couvert par quelque 5.000 journalistes qui transforment les abords de la place Saint-Pierre en vaste salle de presse à ciel ouvert, ce conclave suscite un intérêt massif dans le monde, bien au-delà des sphères religieuses.
Les paris en ligne vont bon train sur l'identité du futur souverain pontife: des Italiens Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa au Maltais Mario Grech en passant par l'archevêque de Marseille, le Français , ou le Philippin Luis Antonio Tagle, plusieurs noms ont émergé parmi les "papabili", considérés comme favoris.
M.Sullivanv--NG